samedi 30 juin 2012

Naviguer au Coeur de nos Expériences - Michael Brown


Naviguer au Cœur de nos Expériences

Par Michael Brown
Traduction révisée 2012 

EST-IL POSSIBLE D'ENSEIGNER AU PDG D'UNE GRANDE SOCIETE COMMENT ENTRER DANS UNE TOTALE COLLABORATION CO-CREATIVE AVEC L'UNIVERS DANS LES DIVERS ASPECTS DE SES RELATIONS D'AFFAIRES ? 

Si c'était le cas, ce serait un accomplissement véritablement évolutionnaire. La réponse est "oui". Cette approche nous permettant de savoir naviguer au cœur de nos expériences, approche évolutionnaire que je partage depuis de nombreuses années avec d'autres personnes et que j'utilise moi-même quotidiennement depuis le milieu des années 90 vous est expliquée ici en détail. Je l'ai également utilisée pour pouvoir faire publier THE PRESENCE PROCESS (le Processus de La Présence).

Les gens sont étonnés qu'en tant qu'auteur inconnu, vivant en Afrique du Sud et n'ayant jamais été publié auparavant, il m'ait été possible d'obtenir un contrat auprès d'une Maison d'édition Canadienne telle que 'Namaste Publishing Inc', ceci après ne leur avoir envoyé qu'un seul manuscrit. Comment est-ce possible ? Cela fait voler en éclat tous les 'on-dit' du type : "il est si difficile de se faire publier" qui paralysent de nombreux écrivains potentiels sur leur voie avant qu'ils n'aient même écrit un seul mot. La réponse est "J'ai navigué consciemment au cœur de cette expérience". Par la suite j'ai voyagé à travers les États-Unis ainsi qu'au Canada pour enseigner et appliquer un processus nous permettant de rétablir notre équilibre émotionnel au sein de notre condition humaine. Comment y suis-je arrivé ? Ai-je un diplôme en psychologie ? Ai-je suivi des cours de communication ? Non. La réponse demeure la même : "Je navigue consciemment au cœur de mes expériences."

C'est néanmoins plus profond que çà : je navigue au cœur de mes expériences de façon à "libérer la voie" pour que toute la puissance de l'univers puisse influer sur le résultat de mes intentions. Est-ce difficile ? Non, c'est la chose la plus facile au monde, pouvoir diriger son expérience est pour l'homme un droit de naissance. Je constate aujourd'hui que de nombreuses personnes luttent tout au long de leur vie du fait qu'elles ignorent cette méthode pourtant très simple et se laissent séduire par des modes spirituelles qui leur affirment "qu'elles peuvent obtenir tout ce qu'elles désirent tant qu'elles pensent positivement". Pour répondre à cette situation, je voudrais vous offrir cet outil de connaissance, vous demandant seulement de le partager tout aussi librement que je le fais avec vous, afin que tous puissent avoir la possibilité de s'abreuver au puits d'un univers illimité et que cela bénéficie à notre famille humaine tout entière.

UNE APPROCHE EVOLUTIONNAIRE  DANS LA FACON DE NAVIGUER
AU CŒUR DE NOTRE EXPÉRIENCE HUMAINE

L'une des pratiques les plus utiles que nous puissions expérimenter est "La navigation consciente au cœur de nos expériences". Bien sûr, être disposé à s'engager dans une telle pratique nous demande d'accepter avec responsabilité la qualité de toute expérience que nous allons faire, c'est un grand défi dans un monde qui se développe en s'appuyant sur la mentalité victime-vainqueur. Il est plus facile d'être dans la réaction et de blâmer les autres de nos situations que de prendre les mesures nécessaires pour les transformer. Du fait que la résonance réactive du blâme est une dépendance difficile à arrêter, il est plus aisé de lever les bras au ciel dans la consternation et de passer notre temps à nous plaindre de ce qui se passe dans le monde.

La plupart de nos médias et sociétés de divertissement ont également adopté la mentalité victime-vainqueur pour pouvoir se développer et c'est ainsi que nous nous sommes habitués à nous comporter que ce soit envers nous-mêmes, nos familles, nos êtres chers et tous ceux qui nous renvoient des aspects de notre propre cœur que nous n'avons pas encore intégrés.

En nous comportant comme si nous pouvions transformer nos situations en imposant notre volonté sur le monde extérieur, nous adoptons en permanence un comportement révolutionnaire ; et le mot "révolutionnaire" produit un résultat inévitable : nous nous retrouvons à nouveau dans ces mêmes situations que nous essayons justement de quitter – voire des situations souvent encore pires. Il faut être profondément ignorant pour continuer à être "révolutionnaire" à cette époque face à la preuve accablante que cela ne conduit qu'à aggraver la ségrégation et le chaos ; l'ignorance étant de "fermer les yeux sur l'évidence". Un comportement évolutionnaire est donc désormais nécessaire, un comportement dont les conséquences ne vont pas nous ramener directement dans l'enfer des situations dont nous essayons de nous libérer.
 
La mentalité révolutionnaire a recours aux mêmes moyens pour se libérer que ceux utilisés pour la supprimer. En adoptant cette mentalité, un révolutionnaire devient toujours un oppresseur. La mentalité évolutionnaire diffère en ce sens qu'elle transforme l'expérience en utilisant un moyen complètement différent de tout ce qui peut être perçu comme une méthode d'oppression. En fait, devenir réellement 'évolutionnaire' c'est "réaliser que nous sommes pour nous-mêmes le seul oppresseur devant être détrôné". En adoptant cette approche, un 'évolutionnaire' navigue dans une expérience totalement nouvelle.

Notre intention de savoir naviguer consciemment au cœur de nos expériences est quelque chose d'évolutionnaire. Cela nous élève au-dessus et par-delà toutes les idéologies religieuses, politiques ou économiques basées sur la mentalité victime-vainqueur. C'est une approche fondée sur l'intégration du mécanisme des qualités fondamentales qui créent notre expérience humaine et non pas sur un engagement politique, des doctrines, des idéologies et des agendas culturels. Réussir à naviguer au cœur de nos expériences va simplement nous demander de poser notre attention sur ce que l'on appelle dans le "Processus  de La Présence" : La Voie de la Conscience et le Cycle de Sept Ans. Ces deux outils de perception nous donnent un aperçu d'une importance cruciale en vue de la création du contexte nécessaire pour cette pratique ; certains d'entre vous lisant ce message n'ont peut-être pas lu "Le Processus de La Présence", nous allons donc les revoir brièvement.

LA VOIE DE LA CONSCIENCE

Il existe une voie sur laquelle notre conscience se déplace de façon délibérée pour expérimenter le monde dans lequel nous nous trouvons actuellement. Nous l'appellerons "La Voie de la Conscience". La Voie de la Conscience est particulièrement mise en évidence au cours des premières phases de développement d'un nouveau-né :
Au départ le nouveau-né est un être émotionnel, il ne peut qu'émettre des sons comme moyen de communiquer ses émotions, il entre ensuite dans une perception mentale où il devient suffisamment conscient pour pouvoir tendre la main, agripper ou maintenir volontairement un contact physique avec quelque chose ou avec quelqu'un. Même si les caractéristiques émotionnelles, mentales et physiques de l'enfant se développent simultanément, il existe une voie sur laquelle sa conscience se déplace systématiquement et délibérément pour pouvoir entrer pleinement en contact avec ce monde
du plan émotionnel, au plan mental, puis au plan physique.


LE CYCLE DE SEPT ANS

Dès lors que nous entrons en ce monde, nous parcourons donc continuellement La Voie de la Conscience menant du plan émotionnel au plan mental au plan physique à travers nos expériences quotidiennes, cette Voie est clairement reconnaissable dans ce que nous appellerons "Le Cycle de Sept Ans".

Au cours des sept premières années de notre vie, nous sommes des "enfants", des êtres surtout émotionnels, nous sommes littéralement "de l'énergie spontanée en mouvement".
Vers l'âge de 7 ans nous quittons l'enfance, nous sommes alors des "petits garçons et petites filles". C'est la période où nous entrons dans un établissement scolaire destiné à orienter notre conscience vers le corps mental, on nous y apprend à lire, à écrire, à compter et à communiquer efficacement en utilisant un ensemble de lettres et de chiffres communément reconnus.
Sept ans plus tard, vers l'âge de 14 ans, on ne nous appelle désormais plus "petits garçons et petites filles" mais "adolescents". Nous expérimentons alors une transformation physiologique corporelle qui marque notre entrée dans une expérience physique exacerbée.
Puis sept ans plus tard, vers l'âge de 21 ans, nous ne sommes plus considérés comme des adolescents, nous sommes désormais de "jeunes adultes". Nous organisons alors une fête pour célébrer notre entrée dans l'âge adulte et l'achèvement de ce voyage cyclique de l'enfance (émotionnel) à l'adolescence (mental) à l'adulte (physique).

De nos jours 'La Voie de la Conscience' et 'Le Cycle de Sept Ans' ont de nombreuses implications sur la nature de notre comportement humain, cependant la seule motivation qui nous amène à les aborder brièvement ici est la suivante :

Offrir un cadre nous permettant de réaliser que le corps émotionnel est le point d'origine (ou point causal) à partir duquel nous créons la qualité de nos expériences.

"Adultes", nous sommes captivés par nos expériences physiques et interprétons la plupart du temps celles-ci à travers des concepts mentaux dépourvus de tout ressenti, il n'en est pas moins que notre corps émotionnel reste le point d'origine à partir duquel est créée la qualité de toutes nos expériences.
Qu'est-ce que cela signifie dans un langage simple? Cela signifie que la perception que nous avons de quelque chose détermine notre ressenti vis-à-vis de cette chose ; cela signifie que quelles que soient les circonstances physiques et peu importe ce que nous pouvons "penser", si nous ne ressentons pas quelque chose, nous ne le
ressentons pas.

"Ressentir" est le point causal d'où naît la qualité de notre expérience car c'est le point d'origine de la voie que notre conscience emprunte pour expérimenter ce monde. Et, que nous en soyons conscients ou pas, nous continuons à utiliser cette voie - du plan émotionnel au plan mental au plan physique -  dans chaque aspect des expériences que nous nous créons. Cependant, notre corps émotionnel étant dépourvu de conscience, nous ne pouvons encore percevoir le rôle que jouent nos émotions dans la création de notre expérience. Si nous le pouvions, nous ne serions pas naïfs au point d'affirmer que "la pensée crée". Si la pensée crée, par déduction logique "Dieu est une pensée".

Afin de nous permettre de saisir cette signification et de voir clairement le mouvement qui s'opère le long de la Voie de la Conscience que nous utilisons dans chaque aspect des expériences que nous créons, il est utile de donner un exemple concret. Pour ce faire, nous allons examiner l'un de nos passe-temps favoris : La façon dont nous achetons "des choses".
Nous aimons tous les 'choses' ! Nous travaillons très dur pour obtenir des tas de 'choses' et nous vivons dans un monde où l'on n'a jamais assez de 'choses'. Notre relation aux choses est donc un bon exemple pour démontrer le flux énergétique de la Voie de la Conscience au cœur de notre vie quotidienne ainsi que le rôle crucial que notre corps émotionnel joue dans ce contexte.

Admettons qu'une femme voit une robe accrochée dans la vitrine d'un magasin et qu'elle désire l'acheter. Etant complètement captivée par son environnement, elle se dit qu'elle désire cette robe pour "son style", "sa conception" ou "la merveilleuse qualité de son tissu". Elle se dit que cette robe est désirable du fait de "marque du créateur", ce qui signifie qu'elle croit que cela lui offre "la garantie d'un produit de grande qualité" et "le statut qui accompagne le port d'un tel vêtement". Ce n'est pourtant en rien "la véritable raison" pour laquelle elle désire acheter cette robe. Si sa conscience était éveillée émotionnellement, elle saurait qu'au départ, ce qui l'attire vers cette robe est "la promesse d'un ressenti" car inconsciemment elle croit qu'en achetant et qu'en portant ce vêtement elle va "se sentir bien, heureuse, sexy, admirée et magnifique".

Le ressenti qu'elle a l'intention d'expérimenter est à l'origine de son attirance pour le vêtement et son désir est conduit par l'état actuel de son corps émotionnel. Le corps émotionnel est le point d'origine de la motivation de son achat, qu'elle en soit consciente ou non.

Une fois qu'elle est persuadée que cette robe peut lui permettre de réaliser son intention (l'état émotionnel qu'elle désire), elle va alors se déplacer docilement le long de la Voie de la Conscience en visitant mentalement la possibilité d'acquérir cet article. Elle se demande alors "Combien coûte cette robe? Est-ce que je peux me permettre cet achat ? Vais-je la payer en espèces ou avec ma carte de crédit ? Combien de temps me faudra-t-il pour la rembourser ? Si j'achète cette robe, de quoi vais-je devoir me priver et qu'aurai-je pu m'acheter d'autre avec cet argent ?" En d'autres mots, "Est-ce que le prix demandé pour cette robe vaut le ressenti que j'ai l'intention de recevoir en la portant ?

Le corps mental devient le passage qui la mène de "désirer le ressenti espéré" à "acheter l'objet destiné à rendre ce ressenti possible". Une fois que le corps mental a fait tous les calculs nécessaires, si le ressenti est toujours désiré et perçu comme valant la dépense, elle va physiquement acheter la robe, la rapporter à la maison et la porter. L'expérience de cette femme s'est déplacée avec docilité du plan émotionnel au plan mental au plan physique.

Une fois la transaction terminée et qu'elle porte à présent le vêtement, le corps émotionnel reste toutefois le point causal de son expérience. Ceci se manifeste clairement lorsqu'elle porte cette robe et reçoit des retours de ses amis ; s'ils lui portent ce regard qui dit "Non chérie, cette robe ne te va pas bien du tout"' ou, si au cours de la soirée il se passe quelque chose qui fait qu'elle se sent mal en la portant, çà y est ! C'est terminé ! Elle ne portera plus jamais cette robe ! Peu importe combien elle l'a payée, comment elle se sent dedans ou combien elle l'apprécie, autant la jeter à la poubelle. Pourquoi ? Parce que son ressenti est le point d'origine de cette expérience. Cela s'applique aussi aux hommes qui achètent des camions, aux enfants qui achètent des jouets et à tout ce que nous achetons pour "faire comme le voisin". Et il en est d'ailleurs de même dans tout ce que nous expérimentons. Que nous en soyons conscients ou non, nous jugeons la qualité de chaque expérience dans notre vie à travers le filtre de notre perception.

Nous ne sommes pas forcés d'adhérer au fait que le corps émotionnel est le point d'origine de la qualité de notre expérience pour pouvoir pratiquer avec succès la méthode offerte ici ; cela peut juste s'avérer utile. En partageant cette information - avant d'en présenter la pratique – l'objectif est seulement de vous inviter à la possible "ouverture" suivante :

Tout ce dont nous avons besoin pour naviguer avec succès dans la qualité d'une expérience est de pouvoir déterminer à l'avance comment nous allons nous sentir une fois que nous l'aurons traversée.

En d'autres mots, si nous nous sentons merveilleusement bien à l'issue d'une expérience, cela ne signifie-t-il pas que la qualité de son contenu nous a pleinement satisfaits ? Observez ceci un instant. Relisez la phrase en bleu ci-dessus ainsi que celle au début de ce paragraphe, puis laissez-vous imprégner le plus profondément possible par ce qu'elles vous permettent de réaliser.
Si, à l'issue d'une expérience, nous nous sentons satisfaits, c'est que nous avons réussi notre navigation dans sa totalité. Bien que ceci puisse paraître complètement évident, c'est néanmoins quelque chose d'évolutionnaire. Nous est-il alors vraiment possible d'avoir ce niveau d'impact sur chaque aspect de notre expérience de vie ? Oui, si nous choisissons d'y naviguer consciemment. Comment ? L'objectif de ce message est justement de partager avec vous ce savoir-faire.

Maintenant que nous avons vu les bases fondamentales et que nous avons un cadre sur lequel nous appuyer, nous pouvons aborder les détails concrets de cette pratique très simple. Comme ma mère et mon père le disaient : "The proof is in the pudding" (C'est en goûtant que l'on sait si c'est bon") - En Afrique du Sud "pudding" est le mot que nous utilisons pour "dessert" et celui-ci n'est servi qu'à la fin du repas – C'est exactement la même chose lorsque nous apprenons à naviguer au cœur de nos expériences, la preuve de l'efficacité de cette pratique se trouve dans le résultat de son utilisation, non pas dans le débat ou l'analyse de ses paramètres.

Comme toute pratique puissante, cette méthode est basée sur le "non-faire". En d'autres mots, nous n'allons pas nous rajouter des choses supplémentaires à faire mais seulement porter consciemment notre attention sur nos activités déjà existantes. Un "évolutionnaire" se différencie d'un "révolutionnaire" en ce sens qu'il sait que "seule la conscience a le pouvoir d'engager une véritable transformation de notre expérience humaine actuelle". Le "non-faire" ne signifie pas "non-action" mais "action consciente". Un révolutionnaire se comporte toujours de manière réactive et un comportement réactif est toujours inconscient. Même les pacifistes - qui ne sont au fond que des révolutionnaires 'déprimés' – sont dans la réaction en "ne faisant rien" et se comportent donc également de façon inconsciente.

"Naviguer consciemment au cœur de notre expérience" va nous demander de nous élever au-dessus de ces fréquences inconscientes réactives. Pour ce faire, il va nous suffire d'appliquer La Voie de la Conscience, de réaliser que le mouvement sous-jacent de l'énergie s'accomplit du plan émotionnel au plan mental au plan physique dans toutes nos expériences. Le meilleur moyen de développer ceci et de démontrer la façon dont cette méthode découle de cette vision, est de vous témoigner de la façon dont j'ai partagé avec succès cette pratique avec quelqu'un. Considérons ceci comme une "étude d'un cas de navigation d'une expérience".


ETUDE DE CAS : BENNY LE PDG

Du fait que certains d'entre vous peuvent partir du principe que ce qui est offert ici est "quelque chose de purement spirituel", ou que ce ne peut être utile et intégrable que par "ceux qui s'intéressent aux questions spirituelles", nous allons illustrer cette méthode en utilisant une étude de cas s'appuyant sur quelque chose de tout sauf "ce que des personnes spirituelles estiment être spirituel" : le pilotage d'une réunion d'affaires par le PDG d'une grande entreprise.
Si, dans le cadre d'une entreprise un individu réussit à utiliser cette pratique pour améliorer un aspect fondamental et très intense de son expérience quotidienne, cette méthode est alors définitivement accessible à ceux d'entre nous qui nous considérons comme des gens ordinaires face aux épreuves de la vie quotidienne. La réalité est que cette pratique est accessible à tous, la seule chose qui nous est demandée étant d'exercer consciemment notre intention et notre attention.

Il y a quelques années, Benny est venu me voir pour une séance individuelle du 'Processus de la Présence', lorsque je lui ai suggéré que l'action de planifier était "un comportement dysfonctionnel" (et ce, au moment-même où il venait de terminer son expérience de dix semaines du 'Processus de La Présence' ) et qu'il n'aurait désormais plus besoin d'avoir recours à "un plan rigide pour diriger une réunion d'affaires", il en fut irrité. En fait, on peut même clairement dire qu'il s'est senti outragé par mon commentaire. Il faut savoir que Benny était à l'époque PDG de l'une des plus grandes sociétés de communication en Afrique du Sud et dans un tel état de stress physique, mental et émotionnel qu'il était visiblement sur le point de craquer.
En parlant avec lui, il était évident que bien qu'il ait expérimenté 'Le Processus de La Présence', il était dans le besoin de quelque chose pouvant lui apporter un soulagement immédiat - sinon il allait littéralement péter un câble. Je lui ai donc suggéré - même s'il ne possédait pas encore la perspective fondamentale pour soutenir sa pratique - qu'il commence immédiatement à "piloter son expérience". Je savais que s'il mettait immédiatement cette méthode en place dans sa vie qu'il ressentirait un sentiment de soulagement palpable. Cela pourrait alors lui apporter l'espace vital nécessaire pour progressivement s'occuper de l'état sous-jacent de son corps émotionnel.

Pour trouver un point de départ, je lui ai demandé quel était le moment de son emploi du temps qu'il estimait être le plus stressant.

"Les réunions avec mes employés", a-t-il lâché. "J'ai la sensation de m'y noyer. Je n'arrive pas à trouver une façon de diriger ces réunions sans que çà n'entraîne de l'animosité chez mon personnel. J'ai mal au cœur à chaque fois que je dois entrer dans la salle de réunion en sachant que lorsque j'en sortirai, je serai 'l'ennemi'. "

"D'accord" lui ai-je répondu. "C'est facile. Vous allez faire ce que je vous demande et pendant que nous traversons ensemble Le Processus de La Présence, la raison pour laquelle nous expérimentons cette approche que je vais partager ici avec vous, vous apparaîtra progressivement plus clairement. Lorsque vous aurez goûté aux résultats, cela vous donnera la confiance nécessaire pour appliquer cette technique dans tous les aspects de votre vie."

Benny m'a évidemment regardé avec incrédulité, surtout lorsque je lui ai dit que c'était la dernière fois qu'il aurait à "diriger des réunions" ou à "en planifier et contrôler à la minute les ordres du jour ". Dans son esprit, cela lui paraissait ridicule et s'il avait eu ailleurs où aller, je suis certain que Benny se serait levé et serait parti. Mais "heureusement" il était désespéré et le destin l'avait coincé entre le marteau et l'enclume ! J'ai donc commencé à lui donner les instructions suivantes :

"Quand aura lieu votre prochaine grande réunion ?" lui ai-je demandé.

"J'en ai une très importante dans trois jours" répondit-il. "Et nous devons en sortir en ayant pris une décision concernant une question sur laquelle aucun des membres de mon conseil n'arrivent à s'entendre. C'est la pagaille " a-t-il déclaré avec frustration.

"Parfait !" ai-je répondu. "C'est exactement le test décisif dont nous avons besoin pour que vous puissiez évoluer vers une nouvelle façon "d'être PDG." Le pauvre Benny secoua la tête. Je pouvais voir qu'il pensait devoir "faire encore davantage de choses" en plus de la somme de travail qui encombrait déjà son mental. "Ne vous inquiétez pas" lui ai-je dit en souriant. "Vous n'avez rien d'autre à faire que de poser votre attention sur ce qui est déjà là, juste devant vous." – " En fait," ai-je ajouté "nous allons terminer dans quelques minutes avec l'aspect le plus important de ce pilotage."

J'ai alors posé à Benny la question la plus importante à nous demander lorsque nous pilotons nos expériences, quelles qu'elles soient :

"Si vous aviez le choix, comment voudriez-vous vous sentir au moment où la réunion se termine et où vous quittez la salle ?"

Le visage de Benny se figea ; comme la plupart d'entre nous, il n'avait jamais considéré cette question. Etant devenu un adulte habituellement réactif, toute son attention avait été utilisée sur le mode copier-coller, il ne pouvait envisager l'issue de cette réunion à venir qu'en fonction de son expérience de la réunion précédente qui elle-même n'était qu'un copier-coller des nombreuses réunions désagréables qu'il avait expérimenté auparavant.

"Que voulez-vous dire?" demanda-t-il en fronçant les sourcils.
Comme il est nécessaire de le faire à chaque fois que j'explique cette méthode de navigation à quelqu'un pour la première fois, j'ai alors répété lentement la question :

"Si vous aviez le choix, comment voudriez-vous vous sentir au moment où la réunion se termine lorsque vous quittez la salle ?"

"Euh, euh, eh bien je voudrais me sentir bien…" dit-il en s'accrochant à la surface des choses.

"Et çà signifie quoi "bien" ? " ai-je continué.

"Eh bien" reprit-il, "Je voudrais sentir que nous sommes arrivés avec succès à un accord qui convienne à tout le monde".

"Donnez-moi quelques mots qui pourraient décrire la manière dont vous pourriez vous sentir." ai-je demandé.

"Eh bien" répondit-il, " peut-être un sentiment de satisfaction et de soulagement et aussi d'accomplissement. "

"Bien" ai-je dit "Maintenant Benny, ceci est la partie la plus importante de ce processus : je voudrais que vous rameniez ces ressentis à votre conscience, maintenant. Pouvez-vous faire cela? Pouvez-vous vous autoriser à ressentir un mélange de satisfaction, de soulagement et d'accomplissement – maintenant ?"
Il ferma les yeux pendant un moment et resta là, assis tranquillement.

"Oui, je peux le ressentir." répondit-il doucement.

"C'est bien ; maintenant, tout en restant conscient de ces ressentis, je voudrais que vous vous projetiez au moment où vous quittez la salle de conférence après cette réunion ... pouvez-vous projeter votre attention dans ce lieu et vous visualiser en train de quitter la salle après cette réunion ? "

"Oui," répondit-il.

"Pouvez-vous vous visualiser en train de quitter cette réunion avec un sentiment de satisfaction, de soulagement et d'accomplissement ?

"Oui," répondit-il.

"Bien, maintenant ouvrez les yeux et lâchez-prise. C'est tout ce que vous avez à faire pour commencer à piloter cette expérience. Il n'est pas nécessaire de vous asseoir en tailleur en vous concentrant longuement dessus, il vous suffit de vous visualiser à l'issue de l'expérience et d'y superposer le sentiment que vous voudriez ressentir….en ressentant ce sentiment, maintenant.  Ensuite, lâchez-prise".

Nous réalisons le non-effort par… le non-effort.

J'ai alors demandé à Benny de placer à nouveau son attention sur la réunion prévue et de me dire ce qu'il ressentait. Il m'a exprimé qu'une grande part de son anxiété -- ce que j'appelle la 'charge émotionnelle' -- s'était dissipée.

"C'est parce que vous avez commencé à assumer de façon authentique la qualité de cette expérience à son point causal", lui ai-je expliqué. "Par conséquent, une partie de l'anxiété liée à son déroulement est déjà neutralisée. Mais poursuivons notre navigation" lui ai-je dit en souriant.

J'ai expliqué à Benny que, de façon générale, les réunions étaient pour lui profondément chargées de souvenirs manifestement désagréables car teintés du mal-être qu'il avait expérimenté lors d'autres réunions dans le passé – je lui ai expliqué que cela provenait d'une cause plus profonde : des empreintes d'événements survenus au cours des sept premières années de son enfance.
Benny m'a alors révélé que son père avait été lui aussi un homme d'affaires, il a exprimé la façon dont celui-ci avait l'habitude de parler de ses épreuves et difficultés professionnelles avec sa mère au cours des repas du soir. J'ai dit à Benny qu'il était fort probable que l'énergie autour de ces discussions - dont il s'est souvenu comme étant parfois très tendues – se soit imprimée dans son propre corps émotionnel. Je lui ai également expliqué qu'il n'était pas important de savoir quand ni où l'empreinte négative de ces "réunions" trouvait son origine ; la seule chose qui valait la peine d'être reconnue était qu'il continuait à "copier-coller" ces mémoires désagréables dans tout ce qu'il associait à ses expériences de "réunions".

"Bien que nous ayons commencé à piloter cette réunion spécifique, il vous faut encore faire face à la charge émotionnelle négative imprimée dans votre corps émotionnel liée aux réunions en général. Cela signifie qu'à partir de maintenant et jusqu'au moment de cette réunion, chaque fois que votre corps mental va errer inconsciemment dans des pensées concernant cet événement, vous allez éprouver des états d'anxiété " lui ai-je expliqué.
Voici donc ce que je vous propose : chaque fois que vous ressentirez une anxiété par rapport à cette réunion, ne repoussez pas ces sentiments d'inconfort ou n'essayez pas de les endormir ni de les contrôler en vous distrayant. Au lieu de cela, arrêtez ce que vous êtes en train de faire et pendant une ou deux minutes, accordez-leur toute votre attention ; non pas pour les modifier de quelque façon que ce soit, mais simplement pour en reconnaître la présence dans votre champ de conscience. Ensuite, pendant environ 30 secondes, visualisez-vous à nouveau à l'issue de la réunion en y superposant le sentiment de soulagement, de satisfaction et d'accomplissement que vous désirez, ceci en le ressentant, à l'instant donné.  Est-ce que cela vous paraît clair ?"

"Oui," dit-il.

"Il est important que vous compreniez que les souvenirs de ces inconforts émotionnels passés associés aux réunions vont remonter pour être intégrés, et pour les intégrer consciemment il vous faut leur permettre d'Etre ; mais après les avoir ressentis, vous devez également y répondre en y superposant l'intention de votre pilotage. Il vous faut répondre de cette manière à chaque fois que l'anxiété fait surface. Vous pouvez le faire où que vous vous trouviez, dans n'importe quelle situation, car ce "non-faire" est une action qui se déroule intérieurement et de ce fait, personne n'aura à savoir ce que vous êtes en train de 'faire'."

"J'ai compris" dit-il.

J'ai ensuite brièvement expliqué à Benny 'La Voie de La Conscience' afin qu'il comprenne le mouvement naturel de l'énergie qui se déplace du plan émotionnel au plan mental au plan physique lorsque nous manifestons une expérience. Je lui ai fait remarquer que ce que nous venions juste de terminer était "le pilotage de son intention", le point causal. Cependant, la réussite de notre navigation nous demandant de déplacer également notre attention sur les plans mental et physique, je lui ai expliqué que pour ce faire, après avoir terminé le pilotage du corps émotionnel, il fallait ensuite "clarifier le corps mental".

"Réaliser la clarté du corps mental est simple", lui ai-je expliqué. "Il existe une information particulière qu'il vous faut connaître avant d'entrer dans cette réunion, et vous seul savez ce que c'est, n'est-ce-pas ?"

"Oui" répondit-il.

"Cette information est importante et ce mot en lui-même révèle pourquoi :
l'information nous permet d'agir collectivement en-formation les uns avec les autres (ndt - en anglais : in-formation). Si vous n'avez pas visité toutes les informations nécessaires sur le plan mental avant d'entrer dans cette réunion, il y aura au cours de celle-ci des points où vous ne pourrez être en accord avec les autres personnes présentes dans la salle. Donc, une fois que vous avez piloté "le sentiment du résultat", il vous faut prendre soin de la clarté de votre corps mental en vous assurant d'avoir toutes les informations dont vous avez besoin. Vous pourrez alors considérablement réduire l'anxiété qui découle du manque de clarté mentale et des 'sentiments' pouvant émerger du fait de ne pas être prêt mentalement. "

"Je peux le faire", dit-il.

"Bien" ai-je continué "Maintenant, la dernière étape dans le pilotage de cette réunion concerne la présence du corps physique. C'est également très simple : Il existe certains besoins physiques dont vous devez vous occuper avec soin afin d'entrer dans cette réunion en vous sentant prêt physiquement. Avez-vous suffisamment dormi ? Fait assez d'exercice ? Mangé un repas nourrissant ? Ou vous sentez-vous fatigué, mou comme une limace, en compensant avec trop de café ? Ces facteurs vont influer sur votre niveau de présence lors de la réunion. Egalement - et c'est tout aussi important – avez-vous tout ce dont vous avez matériellement besoin pour faciliter cette réunion ? Avez-vous tous les documents, dossiers, chiffres et contacts à portée de main pour soutenir l'intention générale de cette réunion ? Être prêt sur le plan physique va vous aider à vous 'sentir' physiquement présent dans le processus. Si vous n'accordez pas d'attention à ces détails cela va entraîner une distraction sur le plan physique, il est donc crucial de vous assurer de pouvoir piloter votre expérience sur ce plan également."

Nous avons ensuite brièvement revu le processus. J'ai souligné que l'efficacité de cette méthode de pilotage n'était pas tant déterminée par ses différentes phases mais davantage par la séquence du déroulement de la préparation : du plan émotionnel au plan mental au plan physique. Je lui ai expliqué qu'en tant qu'adultes, nous sommes tellement captivés physiquement par notre environnement que par conséquent nous nous identifions à nos conditions physiques presque exclusivement d'un point de vue mental ; nous avons l'habitude de nous préparer à toutes nos expériences en commençant par faire des ajustements : sur le plan physique (en essayant de changer le monde qui nous entoure), puis sur le plan mental (en intellectualisant au maximum ce que nous expérimentons). Nous ne prenons même pas en considération notre intention et ses aspects émotionnels ! Aussi, à mesure que nous traversons à rebours cette approche que nous appelons la "préparation", nous faisons inconsciemment un "copier-coller de nos échecs passés dans nos futurs résultats potentiels ". Nous nous demandons alors pourquoi "les choses continuent à être telles qu'elles ont toujours été" - pour citer David Byrne des Talking Heads.
Une fois que pour Benny tout fut clair concernant son processus de pilotage et les moyens de renforcer l'intention de son corps émotionnel à chaque fois qu'il pourrait ressentir de l'anxiété vis-à-vis de cette réunion, vint la phase finale :
Comment entrer dans l'expérience de cette réunion en la pilotant consciemment ?

"Pendant les dernières heures précédant la réunion, alors que le moment approche, il est possible que vous ressentiez quelque chose que vous pourrez prendre pour de l'anxiété. Cette sensation inconfortable sera à la mesure de votre niveau de distraction." J'ai expliqué à Benny que ce sentiment d'angoisse nous arrive à tous lorsque que nous approchons d'événements importants dans notre vie et qu'il est un véritable indicateur de notre manque de présence dans notre corps émotionnel. "Ce sentiment ne signifie pas que 'quelque chose ne va pas' " ai-je continué ; cela signifie que nous sommes invités à 'ressentir aussi profondément que possible'. Ce sentiment est présent car votre corps émotionnel essaie de vous faire prendre conscience de sa présence." J'ai expliqué à Benny qu'avant tout événement important, plus nous nous ancrons consciemment au centre de notre cœur, moins ce sentiment d'anxiété surgit dans notre expérience.

"Du fait que vous avez déjà tout préparé mentalement et physiquement pour la réunion," ai-je continué "votre seule tâche est maintenant de rester au point causal de l'expérience, dans le ressenti – quoiqu'il arrive. Une fois que vous entrez dans la salle de conférence, votre seule tâche est de lâcher-prise au flux énergétique du déploiement du moment en étant attentif à tous les ressentis qui pourront se dérouler en vous sans chercher à les endormir ou à les contrôler."

J'ai expliqué à Benny que puisqu'il avait piloté consciemment cette réunion spécifique, l'univers pouvait à présent coopérer et manifester le résultat désiré de cette expérience. Néanmoins, à moins qu'il ne comprenne le point suivant très clairement, il risquait par inadvertance d'agir contre l'aide de l'univers :

Le sentiment (résultat) qu'il cherchait à manifester ne viendrait pas d'une situation ou de circonstances qui lui paraîtraient familières mais surgirait à partir d'événements et de circonstances qui lui seraient inconnus et donc inconfortables.

S'il abordait la réunion avec une image mentale déterminant à l'avance la façon dont elle devait se dérouler ou avec une programmation concrète et précise sur la manière de réaliser son hypothèse mentale, il risquait immanquablement d'endormir et de contrôler la réunion au point de saboter la possibilité de voir se manifester le résultat/ressenti qu'il désirait. C'est pourquoi il devait aborder la réunion en "lâchant prise" immédiatement". Je lui ai expliqué que, dans ce contexte, le lâcher-prise ne signifie pas "renoncer à" ; le mot en lui-même étant explicite. J'ai donc dit à Benny qu'une fois qu'il aurait officiellement ouvert la réunion, il n'avait pas à la "diriger" comme il l'avait toujours fait dans le passé mais qu'il devait "se mettre à l'écart et laisser la voie libre" à son déroulement. Pour ce faire, il lui fallait embrasser une toute nouvelle manière de percevoir les choses, comme le fait que :

Les gens assis autour de la table de conférence sont les attributs universels prêts à apporter le résultat de satisfaction, de soulagement et d'accomplissement désiré.

En d'autres mots, il devait "se mettre à l'écart et leur laisser la voie libre" afin que le résultat puisse se manifester dans la réalité, sans interférence, sans qu'il ne craigne ce qui pourrait se passer. Si Benny - comme il l'avait déjà admis – ignorait ce qui était indispensable au bon déroulement de la réunion, quel besoin y avait-il alors qu'il y participe plus que vraiment nécessaire ? Il n'était pas obligatoire qu'il "prenne la parole" uniquement parce qu'il était le PDG. La meilleure position qu'il pouvait donc adopter était de "faciliter l'Univers (les membres du jury) en leur laissant la voie libre".

J'ai aussi particulièrement porté à l'attention de Benny qu'étant donné que l'Univers concourt à parvenir à une solution, ses moyens pour la mettre en place entraînent la traversée d'étapes imprévues pouvant se manifester par des moments parfois apparemment tendus, confus, chaotiques et émotionnellement inconfortables.

"Si vous sentez que les choses deviennent tendues" lui ai-je expliqué "surtout si par exemple cela se produit du fait d'une vive discussion entre deux ou trois personnes pendant la réunion, il ne faut pas rentrer dedans et essayer de 'faire que tout se passe bien' ou 'd'arrêter ce qui se déroule' ou de 'suggérer une autre façon de faire'. "Cette tension" lui ai-je assuré "est le facteur inconnu qui surgit de manière imprévue". Je lui ai expliqué que le nouvel ordre naît toujours du chaos et j'ai pris l'exemple d'une femme sur le point d'accoucher :

Si un étranger, ne sachant pas ce qui se passe, se retrouve devant la scène d'une femme en train d'accoucher, au lieu de se rendre compte qu'un enfant est en train de naître, il peut à tort présumer que cette femme est en train de mourir.

"C'est pourquoi" lui ai-je conseillé "quand vous expérimentez ce processus de naissance lors d'une réunion, vous devez lui permettre de se manifester, comme un observateur neutre, comme un 'facilitateur' permettant à un processus de se dérouler, non pas comme un arbitre prenant partie en arrêtant un combat. Votre tâche est d'Etre là, et c'est là le plus grand secret : demeurer dans le ressenti avec votre attention focalisée sur tout ce qui se déroule à chaque instant, quel que soit le sentiment d'inconnu ou de malaise ressenti."

J'ai expliqué soigneusement à Benny que le ressenti de la réunion, peu importe comment sa perception, est ce qui va tous les amener vers la solution pressentie correspondant à son intention. "Demeurez dans votre ressenti quoi qu'il advienne, sans interférer avec lui" lui ai-je conseillé, "et il vous amènera vers le miracle."

Trois jours plus tard, un soir j'ai reçu un appel téléphonique de Benny. Il y avait dans sa voix un étrange ton d'incrédulité et en même temps d'admiration.

"Ce fut un succès" m'a-t-il dit. "J'ai fait exactement comme vous me l'avez dit mais je peux vous dire que çà n'a pas du tout été facile. J'ai laissé les membres du conseil se débrouiller entre eux. Par moments c'est devenu très tendu, mais je me suis rappelé que vous m'aviez dit de rester dans mon ressenti et de ne pas interférer avec lui. Je suis donc resté témoin malgré mon désir d'imposer mon autorité ou d'ajouter mon opinion. J'ai réalisé que je n'avais personnellement aucune solution à proposer et mon travail a donc été simplement d'écouter et d'identifier une solution plutôt que d'en imposer une."
Puis il est devenu plus calme.
"La chose la plus importante n'a pas été que la réunion ait été une réussite ni que nous soyons parvenus à une résolution acceptable pour nous tous" dit-il avec émotion "mais que plus tard j'ai reçu des appels téléphoniques et des emails de la part de certains des membres du conseil me remerciant de leur avoir permis de participer pleinement aux débats. Ils m'ont dit que "la réunion que j'avais piloté était très réussie" et pourtant, c'était la première fois que je me rendais à la salle du conseil sans rien faire !
"Merci" m'a-t-il dit "je suis encore tout étonné de voir comment cela fonctionne. Est-ce que cela fonctionne comme çà pour tout ? "

"Oui, pour tout" lui ai-je dit. "C'est ça qui est intéressant" ai-je ajouté "nous dirigeons toujours nos expériences, toujours, simplement nous le faisons la plupart du temps inconsciemment. Et lorsque nous le faisons inconsciemment nous obtenons continuellement les fruits de nos craintes et non ce que nous cherchons vraiment. Notre corps émotionnel est toujours le point causal ; nous l'utilisons simplement inconsciemment et avec crainte."

"Eh bien" dit-il, "maintenant je sais qu'il existe une autre voie".


SAVOIR NAVIGUER AU CŒUR DE NOS EXPERIENCES

UN BREF SURVOL DU PROCESSUS

Ce qui suit est une liste utile à mettre en place dans notre vie quotidienne lorsque nous choisissons de naviguer consciemment au cœur de nos expériences. Elle peut être utilisée pour un voyage longue-distance, pour la résolution d'un conflit, pour écrire un livre, pour n'importe quoi ! Et, comme mes parents avaient l'habitude de dire "C'est en goûtant que l'on sait si c'est bon".
Afin de renforcer le processus, ce qui suit - écrit en bleu – illustre la façon dont je l'utilise pour piloter une expérience, je prendrai comme exemple un vol New York-Afrique du Sud. Les vols longs courriers peuvent
s'avérer difficiles, surtout si nous ne prenons pas le temps de savoir naviguer dans l'expérience qu'ils nous proposent. Voici comment j'applique personnellement cette technique pour atterrir en Afrique du Sud en me sentant "frais, dispo et détendu et de plus en ayant apprécié l'expérience".

Déterminons exactement la manière dont nous voudrions nous sentir à l'issue de notre expérience. Nous devons être capables de ressentir ce sentiment dans le moment présent.
"Pour mon voyage 'New York - Afrique du Sud', je choisis en conscience de me sentir frais, dispos, détendu et reconnaissant de pouvoir faire une expérience agréable. Pour m'aider à ramener ces sentiments dans le 'moment présent', je me souviens de la dernière fois où j'ai éprouvé ce type de sentiments et je fais remonter consciemment mes souvenirs dans ce moment présent.

Portons notre attention sur le moment projeté en nous visualisant clairement au moment du résultat. Superposons cette image sur ce sentiment en ressentant celui-ci dans le moment présent tandis que nous nous visualisons à l'issue de l'expérience.
"Je me visualise débarquant de l'avion et marchant dans l'Aéroport International Oliver Tambo me sentant frais, dispo, détendu et reconnaissant d'avoir vécu une expérience agréable. Je ressens maintenant ces émotions pendant que je me visualise au cœur de cette image."

Veillons à avoir toutes les informations requises pour parvenir à la clarté mentale.
"Je m'assure d'avoir tous les détails du vol en mains, l'heure de départ, l'heure de l'enregistrement, le terminal auquel je dois me présenter à New York et la façon dont je vais m'y rendre est très claire. Je suis également attentif à ce que mon moyen de transport m'amène à l'aéroport assez tôt pour que j'aie suffisamment de temps pour l'enregistrement, passer le point de contrôle, me détendre et prendre un repas avant d'embarquer."

Assurons-nous que nous sommes préparés physiquement en ayant mis en place toutes les conditions matérielles et physiques nécessaires à notre expérience.
"Je m'assure que mes bagages sont faits, que mes valises ont le poids autorisé, que j'ai mon billet, mon passeport et assez d'argent pour prendre un bon repas avant d'embarquer. Je m'assure aussi d'avoir mes produits homéopathiques pour le décalage horaire, un bon livre et un coussin de voyage pour pouvoir faire une sieste confortable."

Au moment où nous allons aborder l'expérience, nous pouvons ressentir des moments d'inquiétude surgir, déclenchés par des souvenirs du passé ; autorisons-nous à ressentir cette anxiété pendant quelques instants, puis répétons l'étape n°2.
"Si à un moment donné je me sens nerveux ou anxieux à propos de mon vol, je me permets de rester avec ces sentiments et de reconnaître leur présence là où je me trouve. Je superpose ensuite tranquillement cette expérience sur l'image de ma descente de l'avion en Afrique du sud, me sentant frais, dispo, détendu et ayant apprécié mon vol."

Alors que nous approchons de l'expérience à proprement dit, portons toute notre attention sur ce que nous ressentons - surtout si c'est inconfortable. Le ressenti de cette 'pré-expérience' est destiné à nous ancrer au cœur de l'expérience elle-même.
"Alors que je me prépare à embarquer dans l'avion, je m'observe en prenant conscience de ce que je ressens. Je place toute mon attention dans mon corps au niveau du cœur et je m'y maintiens pendant que j'embarque dans l'avion et que je trouve ma place dans l'appareil. Peu importe quels sentiments surgissent, je leur permets d'exister."

Lâchons prise au sein de l'expérience sachant que ce qui se déroule s'accomplira d'une manière " que nous ignorons" dans le but de nous mener vers notre solution.
"Lorsque je suis dans l'Aéroport, si j'entends que le vol a été retardé, je lâche-prise. J'accepte la façon dont l'Univers réorganise les circonstances dans le but de réaliser ce que j'ai demandé. Il n'est pas nécessaire que je comprenne pourquoi les événements se déroulent de telle ou telle manière pour être sûr qu'ils se déroulent toujours en ma faveur car je navigue au cœur de mon expérience depuis le point causal. Donc, même si je me retrouve assis à côté de quelqu'un auprès de qui je ne me vois pas forcément passer 18 heures, je n'oppose aucune résistance. Peu importe l'inconfort qui peut surgir, je l'accueille consciemment, dans la confiance que ceci est la méthode utilisée par l'Univers pour faciliter la réalisation de mon intention."

Lorsque les circonstances deviennent inhabituelles, voire tendues, ne cherchons pas à les endormir, les contrôler ou à les diriger de quelque manière que ce soit.
"Il fut une fois où j'ai pris un vol sur lequel il y avait un bébé qui souffrait de maux d'oreille dû à la pression dans l'appareil. Je ne comprenais pas comment un bébé en train d'hurler pouvait participer à la réalisation de mon intention… mais j'ai donné à l'Univers le bénéfice du doute. Au lieu de repousser les plans émotionnels et auditifs de l'expérience, j'ai posé ma lecture, j'ai mis de côté mon désir de calme et de repos et je me suis permis d'embrasser pleinement cette situation ; je me suis tranquillement connecté avec ma respiration et j'ai porté toute mon attention sur la voix de l'enfant. Pendant les heures qui ont suivi, j'ai été transporté dans une expérience de 'purification primale' qui m'a permis de revisiter des aspects de ma propre enfance qui, sans que je n'en aie aucune idée, appelaient mon attention. J'ai traversé une expérience libératrice qui m'a vu basculer comme si j'avais relâché des années de bagage émotionnel. Quel cadeau ! Cependant, j'ai également observé la manière dont les gens autour de moi combattaient l'expérience, et lorsque nous avons atterri, j'ai pu constater combien ils avaient été perturbés par leur vol. A l'évidence ils n'avaient absolument pas su naviguer au cœur de leur expérience.

Pendant toute la durée de l'expérience, gardons notre attention sur le contenu de notre ressenti ; ce courant énergétique qui nous porte vers l'accomplissement de notre intention de départ.
"Tout au long du vol je vérifie systématiquement "la façon dont je me sens ", non pas dans le but de me sentir d'une manière particulière mais uniquement comme moyen de reconnaître consciemment à tout moment ce qui se déroule en mon cœur".

Cette méthode peut être utilisée pour naviguer au cœur de n'importe quelle expérience. Plus nous l'appliquons, plus nous devenons confiants dans notre capacité à faciliter une issue favorable. Rappelez-vous, quel que soit le sentiment désiré que nous demandons, nous ne pourrons l'obtenir que lorsque nous saurons entrer dans une relation de co-création avec l'Univers et que nous aurons lâché prise vis-à-vis de l'expérience une fois que nous y serons entrés.

Cette technique ne consiste pas à "demander des choses" ou à "créer au niveau mental des détails spécifiques". Nous nous retrouverons très confus si nous cherchons à utiliser des détails comme moyen d'imposer des paramètres précis à nos expériences, "demander des choses" ne fait qu'endormir "nos insatiables besoins et désirs". Cette méthode n'a rien à voir avec le fait de "créer quelque chose qui n'existe pas comme moyen d'endormir et de contrôler la réalité de ce qui est". Cette méthode consiste à prendre conscience de ceci :

Lorsque nous nous sentons réellement en paix concernant l'issue de notre expérience, les détails concernant la façon dont elle se déroule pour nous amener à ce point de paix authentique n'ont aucune importance.

C'est la manière dont "nous percevons une expérience" qui détermine "ce que nous ressentons de cette expérience". Cette vérité évidente se perd au milieu de nos "pensées désespérées" et de nos "agissements incessants". Nous parvenons à un résultat favorable non seulement en dirigeant consciemment nos ressentis, mais également en invitant l'Univers à participer de façon co-créative au cœur de chacune de nos expériences. Cette méthode nous permet de nous ouvrir à des probabilités et des possibilités illimitées. Ensuite, lorsque les gens nous demandent: "Comment avez-vous fait cela?" nous pouvons honnêtement répondre: "Dieu est le 'comment' " Quel soulagement !

QUELQUE TEMPS PLUS TARD…

Plusieurs mois après avoir terminé ses séances avec moi, Benny m'a téléphoné pour discuter. Il m'a annoncé qu'il n'était plus le PDG de cette compagnie, qu'il avait monté sa propre entreprise et qu'il se concentrait à présent sur la qualité plutôt que sur la quantité.
"Ne vous méprenez pas" dit-il, " je gagne encore beaucoup d'argent, je m'y prends simplement autrement mais maintenant ce n'est plus stressant, c'est agréable."

Puis il m'a raconté comment il avait intégré le processus de pilotage dans la façon de gérer son affaire. "Au début de chaque mois, je fais une réunion générale avec le personnel" m'a-t-il expliqué. "En fait je l'appelle notre 'réunion de pilotage mensuelle'. Je procède en demandant d'abord à mon personnel de me dire comment ils voudraient se sentir dans leur activité à la fin du mois ?

"Au départ", dit-il en riant, "quand je leur ai posé cette question, ils m'ont regardé, le visage blême ; personne ne leur avait jamais demandé une telle chose auparavant dans le cadre d'une réunion. Une fois qu'ils ont commencé à répondre, je leur ai demandé de ressentir les choses dans l'instant et je leur ai dit que s'ils n'y arrivaient pas, de laisser remonter dans le présent un souvenir où ils avaient éprouvé ce sentiment par le passé.

Les toutes premières fois que j'ai fait ça, je leur ai dit: 'Je sais que ça paraît étrange, mais tout simplement, faites-moi rire'. Je leur ai ensuite demandé quelles étaient les informations dont nous avions besoin individuellement pour réaliser ensemble un nouveau mois fructueux. Une fois que tout le monde a soumis ses commentaires, je leur ai ensuite demandé quelle action concrète nous devrions prendre pour aller dans cette direction. Je m'assure toujours" a-t-il souligné "que nous avançons dans nos rencontres dans cet ordre : du ressenti aux informations aux tâches pratiques sur le plan physique. Puis, tout au long du mois, nous nous réunissons chaque lundi matin et avant de commencer avec l'agenda de la semaine, nous prenons un moment pour relire brièvement le compte-rendu de cette réunion de pilotage afin de renforcer notre intention collective. À un moment donné " dit-il encore en riant, "quelqu'un m'a demandé si je suivais un genre de cours de motivation dans le management commercial. J'ai dit: 'Non, je prends juste la responsabilité de la qualité de notre environnement de travail'. En conséquence de cette approche, mes collaborateurs font maintenant toujours le point sur ce que nous cherchons à ressentir à l'issue d'un projet que nous avons mis en place. Je ne pense même pas qu'ils sachent pourquoi nous le faisons. Ils apprécient simplement leur travail, l'environnement au bureau et le succès que nous connaissons tous en tant qu'équipe et acceptent donc mes méthodes pour que cela puisse s'accomplir".

"C'est merveilleux Benny" dis-je. "Merci pour ce retour en partage."

"Michael" m'a-t-il demandé "Avez-vous déjà pensé à partager cette méthode avec davantage de personnes dans l'environnement des entreprises?"
"Oui" lui ai-je répondu "je l'ai fait".

"Il ne s'agit pas de se sentir mieux - il s'agit de mieux savoir sentir."

Michael Brown

Michael Brown ©
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Traduction française : P.Linda Steketee

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